Le piège du Zéro papier

Depuis quelques années, sous la pression de messages écologiques (les fameux, "avant d'imprimer ce message, pensez à l'environnement"), on assiste à un inversement paradoxal où ce qui pourrait être dématérialisé (formulaires de demandes de congés, devis, factures, etc.) est imprimé, et ce qui devrait être conservé sur support papier (la correspondance) n'est plus imprimé. Il s'agit là, à mon avis, d'un arrêt prématuré. J'ai travaillé essentiellement dans des petites structures qui, si elles avaient bien opéré la transition numérique pour la production et le stockage de l'information, ne l'avaient pas accompagnée de la mise en place d'outils de gestion du contenu et d'archivage électronique. 

Nous sommes à l'heure actuelle dans une zone de flou où les données numériques produites depuis 5 à 10 ans sont stockées et encore accessibles sur les disques durs ou sur des supports amovibles. Mais personne dans les petites organisations, associations (ou si peu) ne pense au moyen terme, c'est à dire quand le matériel connaitra ses premières défaillances techniques. Or, c'est précisément à ce moment là, que se posera la question de l'archivage et de la pérennité de ces données numériques, quand il sera déjà trop tard. 

Le souci, c'est qu'actuellement, le déploiement d'un système d'archivage électronique demande des moyens techniques et financiers importants pour sa mise en place, mais également son suivi. Des moyens que les PME, les associations, etc. ne peuvent pas forcément mobiliser.

La transition vers le "zéro papier" se fera sans doute, mais à l'heure actuelle, elle me semble prématurée.