jeudi 2 décembre 2010

Visite du chantier des AN à Pierrefitte-sur-Seine

En ce début d'après-midi, le 26 novembre 2010, les étudiants du Master Professionnel Histoire, Patrimoine, Support Virtuel de l'Université Paris 13 ont pu visiter le chantier des Archives Nationales à Pierrefitte-sur-Seine. Le site est idéalement situé, à quelques encablures de l'Université Paris 8 et à quelques centaines de mètres de notre université (à vol d'oiseau). Voilà qui ne pourra que favoriser les partenariats entre les archives et les universités. 


Pose de la première pierre
Le temps était glacé, mais cela ne nous a pas empêchés de revêtir casques de chantier, gilets jaunes et bottes de caoutchouc pour affronter ce chantier gigantesque. Dès l'entrée du chantier, on est accueillis par la stèle qui commémore la pose de la première pierre, le 11 septembre 2009. Et force est de constater que depuis cette date, le chantier a fortement évolué. Nous sommes clairement là devant un immeuble qui porte bien son nom d'Immeuble de Grande Hauteur (IGH) et un chantier impressionnant. Car l'architecte italien Massimiliano Fuksas a imaginé pour les archives un immeuble de 180 mètres de long assorti de six bâtiments dits « Satellites ».

Le site tel qu'il devrait être
© Archives nationales et Massimiliano Fuksas
Au total, ce sont plus de 43 000 m² de terrain qui vont être aménagés. Le bâtiment doit accueillir 200 kilomètres d'archives en provenance de Paris et Fontainebleau, mais il a une capacité de 320 kilomètres linéaires. Le chef de chantier nous a affirmé qu'en plus de ces 120 kilomètres linéaires, le site pourra éventuellement être étendu à l'avenir sur la partie arrière du terrain. Une bonne nouvelle pour ces archives qui manqueront sans doute de place d'ici 20 ans.

Vue générale du bâtiment
Après avoir passé la stèle, nous découvrons en fond le bâtiment percé de nombreuses fenêtres. Curieux me direz-vous pour un bâtiment sensé conserver des archives que de les exposer à la lumière. En fait, il ne s'agit pas de fenêtres, mais d'ouvertures provisoires pensées pour aider le béton à sécher. Il faut dire qu'avec plusieurs milliers de mètres cube de béton coulés, il ne vaut mieux pas se tromper. Pour éviter le côté monobloc et monotone qu'une façade en béton aurait représenté, l'architecte a prévu un revêtement de losanges métalliques qui rend plutôt bien sur les plans. L'avenir nous dira si un tel revêtement vieillit correctement (j'en doute quand même).

Vue de l'entrée
Avant d'entrer dans le bâtiment principal, nous arrivons face aux satellites, des bâtiments annexes faits d'acier et de verre qui ne contiendront pas de salles de conservation, mais seront dédiés au public. L'image ci-contre présente la future entrée du site avec au fond l'auditorium de 300 places, qui accueillera bientôt des conférences et autres débats, diverses salles d’exposition, ateliers pédagogiques et techniques. Aux pieds de ces bâtiments de verre se trouveront des grands bassins. Ces derniers sont peu profonds (20 cm) et leur fond est peint en noir : ils servent à refléter le bâtiment.

La salle de lecture
Après être passés devant les satellites, nous avons pu pénétrer dans la salle de lecture. Cette dernière est plutôt impressionnante avec ses énormes piliers de bétons, elle a des allures de cathédrale moderne. Le responsable du chantier nous a confié que ceux-ci étaient ancrés à 30 mètres de profondeur pour atteindre la couche calcaire et ainsi supporter le poids de deux siècles d'archives. Accolé aux 300 places de la salle de lecture, on trouvera la salle des inventaires numériques et, en mezzanine insonorisée, la salle de consultation des microfilms. 

Un magasin de stockage
Après ce passage par la salle de lecture, nous avons commencé notre ascension des dix étages du bâtiment pour atteindre les magasins de stockage. Malheureusement, le magasin "témoin" était fermé lors de notre visite et nous avons dû nous contenter d'un des 220 magasins de stockage (200 m2 chacun) encore vide et sans peinture. On aperçoit les ouvertures qui seront bouchées une fois l'humidité partie. Le système de lutte contre l’incendie est très novateur : il s'agit de brumisateurs afin de faire face aux flammes sans détériorer les cartons d’archives. Ce dernier est très utilisé sur les navires, mais très peu dans les bâtiments ce qui a fait l'objet d'autorisations spéciales et l'appel a un prestataire allemand, l'une des seules entreprises en Europe capable de poser ce dispositif.
Nous avons eu ensuite la chance de faire un tour sur la terrasse qui sera fermée au public. C'est là qu'on se rend compte de l'immensité du bâtiment et de sa hauteur : on a une belle vue sur toute la Seine-Saint-Denis et bien au-delà sur une bonne partie de la région parisienne.
Les satellites vus du haut du bâtiment
Timothée Bonnet

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